Auteur Albert Samain

Sous le premier péché courbant son front maudit, Adam, sur qui pesait la main toute-puissante, Avec Ève, à son bras […]

J’ai secoué du rêve avec ma chevelure. Aux foules où j’allais, un long frisson vivant Me suivait, comme un bruit […]

Remonte, lent rameur, le cours de tes années, Et, les yeux clos, suspends ta rame par endroits… La brise qui […]

Mon coeur, tremblant des lendemains, Est comme un oiseau dans tes mains Qui s’effarouche et qui frissonne. Il est si […]

Le Séraphin des soirs passe le long des fleurs… La Dame-aux-Songes chante à l’orgue de l’église ; Et le ciel, […]

Le calme des jardins profonds s’idéalise. L’âme du soir s’annonce à la tour de l’église ; Ecoute, l’heure est bleue […]

J’adore l’indécis, les sons, les couleurs frêles, Tout ce qui tremble, ondule, et frissonne, et chatoie : Les cheveux et […]

Il est d’étranges soirs où les fleurs ont une âme, Où dans l’air énervé flotte du repentir, Où sur la […]

I Ô Versailles, par cette après-midi fanée, Pourquoi ton souvenir m’obsède-t-il ainsi? Les ardeurs de l’été s’éloignent, et voici Que […]

Le vent tourbillonnant, qui rabat les volets, Là-bas tord la forêt comme une chevelure. Des troncs entrechoqués monte un puissant […]

Dans la splendeur dorée et cruelle du soir Les taureaux, fronts crépus et sanglantes paupières, Se hâtant lourdement sous les […]

Seul, sur l’horizon bleu vibrant d’incandescence, L’antique sphinx s’allonge, énorme et féminin. Dix mille ans ont poussé ; fidèle à […]

En printemps, quand le blond vitrier Ariel Nettoie à neuf la vitre éclatante du ciel, Quand aux carrefours noirs qu’éclairent […]

Vague, perdue au fond des sables monotones, La ville d’autrefois, sans tours et sans remparts, Dort le sommeil dernier des […]

C’est un beau soir couleur de rose et d’ambre clair. Le temple d’Adonis, en haut du promontoire, Découpe sur fond […]

Mortelle à voir, avec ses yeux diamantins, Aux pourpres d’un couchant cruel, sous les portiques, Hérodiade, au lent vertige des […]

Mon enfance captive a vécu dans des pierres, Dans la ville où sans fin, vomissant le charbon, L’usine en feu […]

Sur la petite place, au lever de l’aurore, Le marché rit joyeux, bruyant, multicolore, Pêle-mêle étalant sur ses tréteaux boiteux […]

Mon coeur est un beau lac solitaire qui tremble, Hanté d’oiseaux furtifs et de rameaux frôleurs, Où le vol argenté […]

Dans la cuisine où flotte une senteur de thym, Au retour du marché, comme un soir de butin, S’entassent pêle-mêle […]