Ballade de la convenance de se déshabiller au printemps
La Seine, clair ciel à l’envers,
S’ensoleille comme le Tage!
Laisse éclore des menus vairs
Tes bras, ta gorge et davantage.
Au diable l’imbécile adage :
» Avril. Ne quitte pas un fil. «
Il ne sied qu’aux personnes d’âge.
Quitte tout, ma mie, en avril!
Quand Zéphyr dévêt des hivers
La colline après un long stage,
Pourquoi resteraient-ils couverts
Les seins de lys qu’un val partage?
Vent! déchire en ton brigandage
Ces brumes : batiste et coutil!
Je me charge du ravaudage.
Quitte tout, ma mie, en avril!
C’est le temps où par l’univers
Le franc amour flambe et s’étage ;
Le faune halète aux bois verts
Et l’ermite en son ermitage.
Aimons! plus de baguenaudage!
Les pudeurs, le refus subtil
Des flirts et du marivaudage,
Quitte tout, ma mie, en avril!
ENVOI
Ange! si ton démaillotage
Veut un poêle, mon coeur viril
Le remplace avec avantage!
Quitte tout, ma mie, en avril.