Exhortation
Être homme? tu le peux. Va-t’en, guêtré de cuir,
L’arme au poing, sur les pics, dans la haute bourrasque,
Et suis le libre isard aussi loin qu’il peut fuir!
Fais-toi soldat ; le front s’assainit sous le casque.
Jeûnant pour avoir faim et peinant pour dormir,
Sois un contrebandier dans la montagne basque!
Mais, dans nos vils séjours, ne t’attends qu’à vieillir.
Les pleurs mentent ainsi que le rire est un masque ;
Tout est faux : glas du deuil et grelots du plaisir.
Et comme l’eau rechoit, par flaques, dans la vasque,
C’est notre vieux destin qu’en un lâche loisir
Se raffaisse toujours notre volonté flasque
Entre l’ennui de vivre et la peur de mourir.
(1 votes, average: 5,00 out of 5)
Versets similaires:
- Heures Aumône au malandrin en chasse Mauvais oeil à l’oeil assassin! Fer contre fer au spadassin! – Mon âme n’est pas […]...
- Vous m’avez dit, tel soir Vous m’avez dit, tel soir, des paroles si belles Que sans doute les fleurs, qui se penchaient vers nous, Soudain […]...
- Antoine Watteau Crépuscule grimant les arbres et les faces, Avec son manteau bleu, sous son masque incertain ; Poussière de baisers autour […]...
- Cent fois plus qu’à louer on se plaît à médire Cent fois plus qu’à louer on se plaît à médire : Pour ce qu’en médisant on dit la vérité, Et […]...
- Ce masque, qui celait tantôt votre beauté À Mademoiselle Madeleine Mareschal Ce masque, qui celait tantôt votre beauté, Semble à l’obscurité de la nuit effroyable : Elle […]...
- La fellah Caprice d’un pinceau fantasque Et d’un impérial loisir, Votre fellah, sphinx qui se masque, Propose une énigme au désir. C’est […]...
- Sonnet Ma Triste, les oiseaux de rire Même l’été ne voient pas Au Mutisme de morts de glas Qui vint aux […]...
- Mes bouquins refermés Mes bouquins refermés sur le nom de Paphos, Il m’amuse d’élire avec le seul génie Une ruine, par mille écumes […]...
- Amour, tais-toi, mais prends ton arc Amour, tais-toi, mais prends ton arc ; Car ma biche belle et sauvage, Soir et matin, sortant du parc, Passe […]...
- Pourquoi faut-il que ta face divine Pourquoi faut-il que ta face divine Soit en tous temps sous ce triste velous, Et que tes yeux de mon […]...
- En mille crespillons les cheveux se friser En mille crespillons les cheveux se friser, Se pincer les sourcils, et d’une odeur choisie Parfumer haut et bas sa […]...
- Satan dans la nuit – II L’enfer, c’est l’absence éternelle. C’est d’aimer. C’est de dire : Hélas! où donc est-elle Ma lumière? Où donc est ma […]...
- La prière d’un païen Ah! ne ralentis pas tes flammes ; Réchauffe mon coeur engourdi, Volupté, torture des âmes! Diva! supplicem exaudi! Déesse dans […]...
- Comme petits enfants d’une larve outrageuse Comme petits enfants d’une larve outrageuse, D’un fantôme, ou d’un masque, ainsi nous avons peur, Et redoutons ta mort, la […]...
- Le roc Sur ce roc carié que fait souffrir la mer, Quels pas voudront monter encor, dites, quels pas? Dites, serai-je seul […]...
- Le printemps Te voilà, rire du Printemps! Les thyrses des lilas fleurissent. Les amantes qui te chérissent Délivrent leurs cheveux flottants. Sous […]...
- Renouveau Ben oui, notre amour était mort Sous les faux des moissons dernières, (La javelle fut son suaire…) Ben oui, notre […]...
- Églogue désolée Amour dont je chéris la fourrure mouillée Quand remue à ton cou ce minable ornement, Laisse-moi du beau corps que […]...
- Il fut un bruit, ô Marot, qu’étais mort Il fut un bruit, ô Marot, qu’étais mort, Et ce faux bruit un menteur assura : L’un d’un côté se […]...
- Stèle des pleurs Si tu es homme, ne lis pas plus loin : la douleur que je porte Est si vaste et grave […]...
- Comme ces assassins faignent d’avoir grand soin Comme ces assassins faignent d’avoir grand soin De traitter cette cause en termes de justice, Voicy de toutes parts maint […]...
- Où donc est le bonheur? disais-je Sed satis est jam posse mori. LUCAIN. Où donc est le bonheur? disais-je. – Infortuné! Le bonheur, ô mon Dieu, […]...
- Insomnie Insomnie, impalpable Bête! N’as-tu d’amour que dans la tête? Pour venir te pâmer à voir, Sous ton mauvais oeil, l’homme […]...
- Oh! laisse frapper à la porte Oh! laisse frapper à la porte La main qui passe avec ses doigts futiles ; Notre heure est si unique, […]...
- Mes doigts Mes doigts, touchez mon front et cherchez, là, Les vers qui rongeront, un jour, de leur morsure, Mes chairs ; […]...
- Première soirée – Elle était fort déshabillée Et de grands arbres indiscrets Aux vitres jetaient leur feuillée Malinement, tout près, tout près. […]...
- Ces roses pour moi destinées Ces roses pour moi destinées Par le choix de sa main, Aux premiers feux du lendemain, Elles étaient fanées. Avec […]...
- L’héautontimorouménos A J. G. F. Je te frapperai sans colère Et sans haine, comme un boucher, Comme Moïse le rocher! Et […]...
- L’autre Viens, mon George. Ah! les fils de nos fils nous enchantent, Ce sont de jeunes voix matinales qui chantent. Ils […]...
- A Béranger Ode Des chants, voilà toute sa vie! Ainsi qu’un brouillard vaporeux, Le souffle animé de l’envie Glissa sur son coeur […]...