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L’on a blâmé Ronsard d’avoir, vieil sacrilège

L’on a blâmé Ronsard d’avoir, vieil sacrilège,
Un noir bouc immolé, l’ayant voulu aimer ;
Je dis que le menteur qui l’osa diffamer,
Lui-même aurait bien fait comme Oris de Liège :

Cet Oris plein des feux de sa mignarde vierge,
Furieux, à minuit, commença de nommer
Tout ce qui fut d’affreux en l’Argolique mer,
Tête nue, pieds nus, tenant en main un cierge.

En desservant ainsi de son feu père l’âme,
Dont le corps regretté gisait sous une lame,
Répandit murmurant du vin, du miel, de l’eau,

Et du sang épuré de quatre brebis pleines,
Maints caractères saints pour traits sur les arènes,
Et pour dernier présent trois pots de lait nouveau.


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Poeme L’on a blâmé Ronsard d’avoir, vieil sacrilège - Christofle de Beaujeu