Le mauvais jardinier
Dans les jardins d’hiver des fleuristes bizarres
Sèment furtivement des végétaux haineux,
Dont les tiges bientôt grouillent comme les noeuds
Des serpents assoupis aux bords boueux des mares.
Leurs redoutables fleurs, magnifiques et rares,
Où coulent de très lourds parfums vertigineux,
Ouvrent avec orgueil leurs vases vénéneux.
La mort s’épanouit dans leurs splendeurs barbares.
Leurs somptueux bouquets détruisent la santé
Et c’est pour en avoir trop aimé la beauté
Qu’on voit dans les palais languir les blanches reines.
Et moi, je vous ressemble, ô jardiniers pervers!
Dans les cerveaux hâtifs où j’ai jeté mes graines,
Je regarde fleurir les poisons de mes vers.
(1 votes, average: 5,00 out of 5)
Versets similaires:
- À mon jardinier Laborieux valet du plus commode maître Qui pour te rendre heureux ici-bas pouvait naître, Antoine, gouverneur de mon jardin d’Auteuil, […]...
- Paysage mauvais Sables de vieux os – Le flot râle Des glas : crevant bruit sur bruit… – Palud pâle, où la […]...
- Le Jardinier et son Seigneur Un amateur du jardinage, Demi-bourgeois, demi-manant, Possédait en certain Village Un jardin assez propre, et le clos attenant. Il avait […]...
- Le mauvais moine Les cloîtres anciens sur leurs grandes murailles Etalaient en tableaux la sainte Vérité, Dont l’effet, réchauffant les pieuses entrailles, Tempérait […]...
- Le donneur de mauvais conseils Par les chemins bordés de pueils Rôde en maraude Le donneur de mauvais conseils. La vieille carriole aux tons groseille […]...
- Par un mauvais temps Elle a mis, depuis que je l’aime (Bien longtemps, peut-être toujours), Bien des robes, jamais la même ; Palmire a […]...
- L’étang du mauvais pas Fuis l’étang du mauvais pas, Crains l’ogre qu’on y soupçonne, Gare au monstre du trépas! On dit qu’il fit ses […]...
- Le mauvais mort Viande, sourcils, cheveux, ma bière et mon linceul, La tombe a tout manié : sa besogne est finie ; Et […]...
- Le clair jardin c’est la santé Le clair jardin c’est la santé. Il la prodigue, en sa clarté, Au va-et-vient de ses milliers de mains, De […]...
- Les rues et les verres vides Les rues et les verres vides La grande fraîcheur des mains Rien de cassé Rien de sali Rien d’inhumain Cordialement […]...
- Tout s’enfle contre moy, tout m’assaut, tout me tente Tout s’enfle contre moy, tout m’assaut, tout me tente, Et le Monde et la Chair, et l’Ange revolté, Dont l’onde, […]...
- Avoir peu de parents, moins de train que de rente Avoir peu de parents, moins de train que de rente, Et chercher en tout temps l’honnête volupté, Contenter ses désirs, […]...
- Les paysages Les paysages froids sont des chants de Noëls, Et les jardins de mai de languides romances Qui chantent doucement les […]...
- Ce sont tes yeux tranchans qui me font le courage Ce sont tes yeux tranchans qui me font le courage. Je veoy saulter dedans la gaïe liberté, Et mon petit […]...
- Le nid solitaire Va, mon âme, au-dessus de la foule qui passe, Ainsi qu’un libre oiseau te baigner dans l’espace. Va voir! et […]...
- A ma soeur Cécile Cache-les dans ton coeur, toi dont le coeur pardonne, Ces bouquets imprudents qui fleurissaient en moi ; C’est toute une […]...
- Réversibilité Ange plein de gaieté, connaissez-vous l’angoisse, La honte, les remords, les sanglots, les ennuis, Et les vagues terreurs de ces […]...
- Quoi donc c’est un arrêt Quoi donc c’est un arrêt qui n’épargne personne Que rien n’est ici-bas heureux parfaitement, Et qu’on ne peut au monde […]...
- Le judicieux conseil Pourquoi cette rage, Ô ma chair, tu ne rêves Que de carnage, De baisers! Mon âme te regarde, En tes […]...
- Donc, ce sera par un clair jour d’été Donc, ce sera par un clair jour d’été ; Le grand soleil, complice de ma joie, Fera, parmi le satin […]...
- L’immobile beauté L’immobile beauté Des soirs d’été, Sur les gazons où ils s’éploient, Nous offre le symbole Sans geste vain, ni sans […]...
- Fleurs d’aurore Comme au printemps de l’autre année, Au mois des fleurs, après les froids, Par quelque belle matinée, Nous irons encore […]...
- Le poète s’en va dans les champs Le poète s’en va dans les champs ; il admire, Il adore ; il écoute en lui-même une lyre ; […]...
- Ma Jeanne, dont je suis doucement insensé Ma Jeanne, dont je suis doucement insensé, Étant femme, se sent reine ; tout l’A B C Des femmes, c’est […]...
- Ce qu’il faut au poète Enfant de la nature, Il lui faut ses bouquets ; Ses tapis de verdure Et l’or de ses guérets. Mais […]...
- Le récif de corail Le soleil sous la mer, mystérieuse aurore, Éclaire la forêt des coraux abyssins Qui mêle, aux profondeurs de ses tièdes […]...
- L’estoc Au pommeau de l’épée on lit : Calixte Pape. La tiare, les clefs, la barque et le tramail Blasonnent, en […]...
- L’esté grillant, et le chaud Sirien L’esté grillant, et le chaud Sirien, Perçant les flancs de la terre qui bée : Non ceste Fleur qui m’a […]...
- Une martyre DESSIN D’UN MAITRE INCONNU Au milieu des flacons, des étoffes lamées Et des meubles voluptueux, Des marbres, des tableaux, des […]...
- Vocation Barbare et somptueux brasier de pierreries, Le sabre, recourbant sa lame d’acier fin, Fait luire sur la rouge extase d’un […]...