Ouragan nocturne
Le vent criait, le vent roulait ses hurlements,
L’Océan bondissait le long de la falaise,
Et mon âme, devant ces épouvantements,
Et ces larges flots noirs, respirait plus à l’aise.
La lune semblait folle, et courait dans les cieux,
Illuminant la nuit dune clarté brumeuse ;
Et ce n’était au loin qu’aboiements furieux,
Rugissements, clameurs de la mer écumeuse.
– Ô Nature éternelle, as-tu donc des douleurs?
Ton âme a-t-elle aussi ses heures d’agonie?
Et ces grands ouragans ne sont-ils pas des pleurs,
Et ces vents fous, tes cris de détresse infinie?
Souffres-tu donc aussi, Mère qui nous a faits?
Et nous, sombres souvent comme tes nuits d’orage,
Inconstants, tourmentés, et comme toi mauvais,
Nous sommes bien en tout créés à ton image.