Comte, qui ne fis onc compte de la grandeur
Comte, qui ne fis onc compte de la grandeur,
Ton Du Bellay n’est plus : ce n’est plus qu’une souche
Qui dessus un ruisseau d’un dos courbé se couche,
Et n’a plus rien de vif, qu’un petit de verdeur.
Si j’écris quelquefois, je n’écris point d’ardeur,
J’écris naïvement tout ce qu’au coeur me touche,
Soit de bien, soit de mal, comme il vient à la bouche,
En un style aussi lent que lente est ma froideur.
Vous autres cependant, peintres de la nature,
Dont l’art n’est pas enclos dans une portraiture,
Contrefaites des vieux les ouvrages plus beaux.
Quant à moi, je n’aspire à si haute louange,
Et ne sont mes portraits auprès de vos tableaux
Non plus qu’est un Janet auprès d’un Michel-Ange.
(1 votes, average: 5,00 out of 5)
Versets similaires:
- Qui voudrait figurer la romaine grandeur Qui voudrait figurer la romaine grandeur En ses dimensions, il ne lui faudrait querre A la ligne et au plomb, […]...
- Quelle grandeur rend l’homme vénérable Quelle grandeur rend l’homme vénérable? Quelle grosseur? quel poil? quelle couleur? Qui est des yeux le plus emmielleur? Qui fait […]...
- La tête du comte Les chandeliers de fer flambent jusqu’au plafond Où, massive, reluit la poutre transversale. On entend crépiter la résine qui fond. […]...
- A Monsieur le comte Algarotti Lorsque ce grand courrier de la philosophie, Condamine l’observateur, De l’Afrique au Pérou conduit par Uranie, Par la gloire, et […]...
- Au Roi, sur la conquête de la Franche-Comté Ce sont faits inouïs, GRAND ROI, que tes victoires! L’avenir aura peine à les bien concevoir ; Et de nos […]...
- Soit qu’esgaré par l’espesseur d’un bois Soit qu’esgaré par l’espesseur d’un bois, Ou par l’horreur de quelque antre sauvage, Ou soit qu’auprès d’un trepillant rivage, Je […]...
- Astres cruels, et vous dieux inhumains Astres cruels, et vous dieux inhumains, Ciel envieux, et marâtre nature, Soit que par ordre ou soit qu’à l’aventure Voise […]...
- Je ne veux point fouiller au sein de la nature Je ne veux point fouiller au sein de la nature, Je ne veux point chercher l’esprit de l’univers, Je ne […]...
- S’il est vrai que le ciel ait sa course éternelle S’il est vrai que le ciel ait sa course éternelle, Que l’air soit inconstant, la mer sans fermeté, Que la […]...
- La frayeur de la mort ébranle le plus ferme Stances La frayeur de la mort ébranle le plus ferme : Il est bien malaisé, Que dans le désespoir, et […]...
- Complainte d’un certain dimanche « Elle ne concevait pas qu’aimer fût l’ennemi d’aimer. » Sainte-Beuve. Volupté. L’homme n’est pas méchant, ni la femme éphémère. Ah! fous […]...
- J’ay chanté le Combat, la Mort, la sepulture J’ay chanté le Combat, la Mort, la sepulture Du Christ qu’on a comblé de torts injurieux Je chante sa descente […]...
- Maudit soit mille fois le Borgne de Libye Maudit soit mille fois le Borgne de Libye, Qui, le coeur des rochers perçant de part en part, Des Alpes […]...
- Sur sa fièvre Que faites-vous dedans mes os, Petites vapeurs enflammées, Dont les pétillantes fumées M’étouffent sans fin le repos? Vous me portez […]...
- Non pour ce qu’un grand roi ait été votre père Non pour ce qu’un grand roi ait été votre père, Non pour votre degré et royale hauteur, Chacun de votre […]...
- Prière de Théophile aux Poètes de ce temps Vous à qui des fraisches vallees Pour moy si durement gelees Ouvrent les fontaines de vers, Vous qui pouvez mettre […]...
- A Vénus Ayant après long désir Pris de ma douce ennemie Quelques arrhes du plaisir, Que sa rigueur me dénie, Je t’offre […]...
- Superbes monuments de l’orgueil des humains Sonnet Superbes monuments de l’orgueil des humains, Pyramides, tombeaux dont la vaine structure A témoigné que l’art, par l’adresse des […]...
- Mnaïs Bergers, vous dont ici la chèvre vagabonde, La brebis se traînant sous sa laine féconde, Au front de la colline […]...
- Albertus, VIII La limace baveuse argente la muraille Dont la pierre se gerce et dont l’enduit s’éraille, Les lézards verts et gris […]...
- Rien de trop Je ne vois point de créature Se comporter modérément. Il est certain tempérament Que le maître de la nature Veut […]...
- Les mains Aimez vos mains afin qu’un jour vos mains soient belles, Il n’est pas de parfum trop précieux pour elles, Soignez-les. […]...
- La géante Du temps que la Nature en sa verve puissante Concevait chaque jour des enfants monstrueux, J’eusse aimé vivre auprès d’une […]...
- Si les larmes servaient de remède au malheur Si les larmes servaient de remède au malheur, Et le pleurer pouvait la tristesse arrêter, On devrait, Seigneur mien, les […]...
- Cousin, parle toujours des vices en commun Cousin, parle toujours des vices en commun, Et ne discours jamais d’affaires à la table, Mais surtout garde-toi d’être trop […]...
- Si l’aveugle fureur, qui cause les batailles Si l’aveugle fureur, qui cause les batailles, Des pareils animaux n’a les coeurs allumés, Soit ceux qui vont courant ou […]...
- Le Songe de Vaux – Éloge de la Peinture » A de simples couleurs mon art plein de magie Sait donner du relief, de l’âme, et de la vie […]...
- La jalousie Poètes, peintres parlants, que vous sert de nous feindre, Peintres, poètes muets, que vous sert de nous peindre Des feux, […]...
- Ou soit que la clairté du soleil radieux Ou soit que la clairté du soleil radieux Reluise dessus nous, ou soit que la nuict sombre Luy efface son […]...
- Gordes, que Du Bellay aime plus que ses yeux Gordes, que Du Bellay aime plus que ses yeux, Vois comme la nature, ainsi que du visage, Nous a faits […]...