La centauresse
Jadis, à travers bois, rocs, torrents et vallons,
Errait le fier troupeau des Centaures sans nombre ;
Sur leurs flancs le soleil se jouait avec l’ombre ;
Ils mêlaient leurs crins noirs parmi nos cheveux blonds.
L’été fleurit en vain l’herbe. Nous la foulons
Seules. L’antre est désert que la broussaille encombre ;
Et parfois je me prends, dans la nuit chaude et sombre,
A frémir à l’appel lointain des étalons.
Car la race de jour en jour diminuée
Des fils prodigieux qu’engendra la Nuée,
Nous délaisse et poursuit la Femme éperdument.
C’est que leur amour même aux brutes nous ravale ;
Le cri qu’il nous arrache est un hennissement,
Et leur désir en nous n’étreint que la cavale.
(1 votes, average: 5,00 out of 5)
Versets similaires:
- Vélin doré Vieux Maître Relieur, l’or que tu ciselas Au dos du livre et dans l’épaisseur de la tranche N’a plus, malgré […]...
- Les amours terrestres Nos yeux se sont croisés et nous nous sommes plu. Née au siècle où je vis et passant où je […]...
- Choeur des cèdres du Liban (extrait) Aigles qui passez sur nos têtes, Allez dire aux vents déchaînés Que nous défions leurs tempêtes Avec nos mâts […]...
- A qui donc sommes-nous? A qui donc sommes-nous? Qui nous a? qui nous mène? Vautour fatalité, tiens-tu la race humaine? Oh! parlez, cieux vermeils, […]...
- Ce soir Comme à travers un triple et magique bandeau, – Ô nuit! ô solitude! ô silence! – mon âme A travers […]...
- Nobles et valets Ces nobles d’autrefois dont parlent les romans, Ces preux à fronts de boeuf, à figures dantesques, Dont les corps charpentés […]...
- Lorsque ta main confie, un soir Lorsque ta main confie, un soir des mois torpides, Au cellier odorant les fruits de ton verger, Il me semble […]...
- Et sais-tu que toi-même … Et sais-tu que toi-même aussi, nocturne reine, Tu cesseras un jour de briller dans les cieux? Tu mourras comme […]...
- Sur le Livre des Amours de Pierre de Ronsard Jadis plus d’un amant, aux jardins de Bourgueil, A gravé plus d’un nom dans l’écorce qu’il ouvre, Et plus d’un […]...
- Quiconque, mon Bailleul, fait longuement séjour Quiconque, mon Bailleul, fait longuement séjour Sous un ciel inconnu, et quiconques endure D’aller de port en port cherchant son […]...
- Sois-nous propice et consolante encor Sois-nous propice et consolante encor, lumière, Pâle clarté d’hiver qui baignera nos fronts, Quand, tous les deux, l’après-midi, nous nous […]...
- Le voeu Jadis l’Ibère noir et le Gall au poil fauve Et le Garumne brun peint d’ocre et de carmin, Sur le […]...
- Cri de guerre du mufti En guerre les guerriers! Mahomet! Mahomet! Les chiens mordent les pieds du lion qui dormait, Ils relèvent leur tête infâme. […]...
- Blason céleste J’ai vu parfois, ayant tout l’azur pour émail, Les nuages d’argent et de pourpre et de cuivre, A l’Occident où […]...
- Si fruits, raisins et blés, et autres telles choses Si fruits, raisins et blés, et autres telles choses, Ont leur tronc, et leur cep, et leur semence aussi, Et […]...
- Lune d’été (extrait) … Et sais-tu que toi-même aussi, nocturne reine, Tu cesseras un jour de briller dans les cieux? Tu mourras […]...
- Les Déicides Ils étaient là, les Juifs, les tueurs de prophètes, Quand le sanglant Messie expirait sur la croix ; Ils étaient […]...
- Myrrhe bruloit jadis d’une flamme enragée Myrrhe bruloit jadis d’une flamme enragée, Osant souiller au lict la place maternelle Scylle jadis tondant la teste paternelle, Avoit […]...
- La sainte Bohème Par le chemin des vers luisants, De gais amis à l’âme fière Passent aux bords de la rivière Avec des […]...
- L’idéal La lune est grande, le ciel clair Et plein d’astres, la terre est blême. Et l’àme du monde est dans […]...
- Fleurs d’aurore Comme au printemps de l’autre année, Au mois des fleurs, après les froids, Par quelque belle matinée, Nous irons encore […]...
- Ballade À caution tous amants sont sujets : Cette maxime en ma tête est écrite. Point n’ai de foi pour leurs […]...
- Un lambeau de patrie Ce n’est qu’un bout de sol dans l’infini du monde. Le Nord Y déchaîne le vent qui mord. Ce n’est […]...
- Le Lion et l’Ane chassant Le roi des animaux se mit un jour en tête De giboyer. Il célébrait sa fête. Le gibier du Lion, […]...
- Nouvel amour Comment savoir d’avance Si ce nouvel amour sera la vague immense Qui transportera l’âme ivre d’émotion, Jusqu’où s’annonce, enfin, la […]...
- Sainte A la fenêtre recélant Le santal vieux qui se dédore De sa viole étincelant Jadis avec flûte ou mandore, Est […]...
- Quand deux coeurs en s’aimant ont doucement vieilli Quand deux coeurs en s’aimant ont doucement vieilli Oh! quel bonheur profond, intime, recueilli! Amour! hymen d’en haut! ô pur […]...
- La glycine est fanée et morte est l’aubépine La glycine est fanée et morte est l’aubépine ; Mais voici la saison de la bruyère en fleur Et par […]...
- La fleur fossile Jamais coupe d’opale, où boivent les abeilles, Jamais perle d’azur, étoilant nos corbeilles, Ou vivant de notre air dans l’air […]...
- Lise J’avais douze ans ; elle en avait bien seize. Elle était grande, et, moi, j’étais petit. Pour lui parler le […]...