Nessus

Du temps que je vivais à mes frères pareil
Et comme eux ignorant d’un sort meilleur ou pire,
Les monts Thessaliens étaient mon vague empire
Et leurs torrents glacés lavaient mon poil vermeil.

Tel j’ai grandi, beau, libre, heureux, sous le soleil ;
Seule, éparse dans l’air que ma narine aspire,
La chaleureuse odeur des cavales d’Epire
Inquiétait parfois ma course ou mon sommeil.

Mais depuis que j’ai vu l’Epouse triomphale
Sourire entre les bras de l’Archer de Stymphale,
Le désir me harcèle et hérisse mes crins ;

Car un Dieu, maudit soit le nom dont il se nomme!
A mêlé dans le sang enfiévré de mes reins
Au rut de l’étalon l’amour qui dompte l’homme.

(1 votes, average: 5,00 out of 5)

Versets similaires:

Stymphale Et partout devant lui, par milliers, les oiseaux, De la berge fangeuse où le Héros dévale, S’envolèrent, ainsi qu’une brusque […]...

Sous un berceau de fleurs, un bel enfant repose Sous un berceau de fleurs, un bel enfant repose Dans les bras maternels, – deux ivoires polis. Vermeil, demi-penché, l’on […]...

Je voudrais être Ixion et Tantale Je voudrais être Ixion et Tantale, Dessus la roue et dans les eaux là-bas, Et nu à nu presser entre […]...

Sphinx Au flanc du Cithéron, sous la ronce enfoui, Le roc s’ouvre, repaire où resplendit au centre Par l’éclat des yeux […]...

Ores l’effroi et ores l’espérance Ores l’effroi et ores l’espérance De tous côtés se campent en mon coeur : Ni l’un ni l’autre au combat […]...

Le jour, le point, mille foys attendu Le jour, le point, mille foys attendu L’heure, et la nuit, mille fois attenduë, M’ont desormais entre les bras rendu […]...

Sur le Livre des Amours de Pierre de Ronsard Jadis plus d’un amant, aux jardins de Bourgueil, A gravé plus d’un nom dans l’écorce qu’il ouvre, Et plus d’un […]...

Rondeau : A Églé Entre les plis de votre robe close On entrevoit le contour d’un sein rose, Des bras hardis, un beau corps […]...

Devant un Frantz Halls Dans un corps baleiné, renflé comme un ciboire, Tout de satins crémeux et d’opaques velours, C’est une dame étrange aux […]...

Comme un père en ses bras Comme un père en ses bras tient une enfant bercée Et doucement la serre, et, loin des curieux, S’arrête au […]...

Persée et Andromède Au milieu de l’écume arrêtant son essor, Le Cavalier vainqueur du monstre et de Méduse, Ruisselant d’une bave horrible où […]...

Très doucement, plus doucement encore Très doucement, plus doucement encore, Berce ma tête entre tes bras, Mon front fiévreux et mes yeux las ; Très […]...

Thème sentimental Je t’ai vue un soir me sourire Dans la planète des Bergers : Tu descendais à pas légers Du seuil […]...

Rêve Les cheveux flottants et la gorge nue, Au sein d’un val où j’étais seul, Une femme est venue. Calme, en […]...

Ruines À Maurice Nicolle. L’illustre ville meurt à l’ombre de ses murs ; L’herbe victorieuse a reconquis la plaine ; Les […]...

Il a plu. Soir de juin. Ecoute Il a plu. Soir de juin. Ecoute, Par la fenêtre large ouverte, Tomber le reste de l’averse De feuille en […]...

Bien que les champs, les fleuves et les lieux Bien que les champs, les fleuves et les lieux, Les monts, les bois, que j’ai laissés derrière, Me tiennent loin […]...

Jouissance Aujourd’hui dans tes bras j’ai demeuré pâmée, Aujourd’hui, cher Tirsis, ton amoureuse ardeur Triomphe impunément de toute ma pudeur Et […]...

Mon Ciel à moi! Pour supporter l’exil de la vallée des larmes Il me faut le regard de mon Divin Sauveur Ce regard plein […]...

Tristesse Au docteur Veyne. Si je pouvais trouver un éternel sourire, Voile innocent d’un coeur qui s’ouvre et se déchire, Je […]...

Janvier Songes-tu parfois, bien-aimée, Assise près du foyer clair, Lorsque sous la porte fermée Gémit la bise de l’hiver, Qu’après cette […]...

La convention Oui ; de ta bouche enfantine Donne-moi dans ces vergers Autant de furtifs baisers Qu’Ovide en prit à Corine ; […]...

Longtemps si j’ai demeuré seul Longtemps si j’ai demeuré seul, Ah! qu’une nuit je te revoie. Perce l’oubli, fille de joie, Sors du linceul. D’une […]...

Prêchi prêcha Prêchi prêcha Ma chemise entre mes bras Mon bonnet carré sur ma tête Préface messieurs Voici mon premier poing Voici […]...

Les effarés Noirs dans la neige et dans la brume, Au grand soupirail qui s’allume, Leurs culs en rond, A genoux, cinq […]...

Nous voici. Dans le ciel naît l’aurore nouvelle » Nous voici. Dans le ciel naît l’aurore nouvelle, La mort s’efface, Enfant, et le malheur n’est plus, A travers […]...

Si tu veux nous nous aimerons Si tu veux nous nous aimerons Avec tes lèvres sans le dire Cette rose ne l’interromps Qu’à verser un silence […]...

Les gants à la Phyllis Les gants à la Phyllis protègent ses mains blanches ; Elle marche, les bras écartés par des manches Gonflant avec […]...

Vieille chanson du jeune temps Je ne songeais pas à Rose ; Rose au bois vint avec moi ; Nous parlions de quelque chose, Mais […]...

La Vision de Khèm I Midi. L’air brûle et sous la terrible lumière Le vieux fleuve alangui roule des flots de plomb ; Du […]...