La mer morte
Près des. monts de Judée, arides, sans fraîcheurs,
Et des monts de Moab aux sèves fécondantes,
L’Asphaltite maudit berce ses eaux mordantes,
Où jamais ne tomba le filet des pécheurs.
Les rocs nus sont rayés de sinistres blancheurs.
Serait-ce un reste froid de vos cendres ardentes,
Impudiques cités? Les vagues abondantes
Ont-elles pu laver le front de vos pécheurs?
De la vie en ce monde on se croit à la borne ;
Nul chant n’y réjouit la solitude morne ;
A ne fleurir jamais ces bords sont condamnés.
Dors en ton gouffre amer, sur ton lit de bitume ;
Ta coupe est décevante et pleine d’amertume…
N’es-tu pas faite, ô mer! des pleurs de tes damnés?
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