Or bleu disant l’août
Or bleu disant l’août
Au commun des jours,
Corneilles qui rouent
En haut sur la tour,
Puis l’heure sonnant
Partent sur leurs ailes,
Quittant les auvents
Crier dans le ciel,
Comme de gros mots
Plus aigres qu’airelles
Dits tout en voyelles
Suivant leur argot,
Corneilles peu sages,
Et même un peu folles,
Vivant en veuvage
Et qui s’en consolent,
Dans le ciel en blond
Sur le prieuré,
A tourner en rond
Autour du clocher,
C’est de choses vues
De les raconter,
Dans le soir venu
Leur rancune allée.
Mais nuit qui se fait
Sur le monde rouge,
Où plus rien ne bouge
Dans le jour allé,
Qu’or dans le ciel nu
En l’air qui voyage,
Lors de commérages
Mégères repues,
C’est corneilles tues,
Au clocher rentrées,
Que le hibou hue
Dans l’ombre montée.