Pégase
À José Maria de Heredia.
De ses quatre pieds purs faisant feu sur le sol,
La Bête chimérique et blanche s’écartèle,
Et son vierge poitrail qu’homme ni dieu n’attelle
S’éploie en un vivace et mystérieux vol.
Il monte, et la crinière éparse en auréole
Du cheval décroissant fait un astre immortel
Qui resplendit dans l’or du ciel nocturne, tel
Orion scintillant à l’air glacé d’Éole.
Et comme au temps où les esprits libres et beaux
Buvaient au flot sacré jailli sous les sabots
L’illusion des sidérales chevauchées,
Les Poètes en deuil de leurs cultes perdus
Imaginent encor sous leurs mains approchées
L’étalon blanc bondir dans les cieux défendus.
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