Albertus, LXXII
Malheur, malheur à qui dans cette mer profonde
Du coeur de l’homme jette imprudemment la sonde!
Car le plomb bien souvent, au lieu du sable d’or,
De coquilles de nacre aux beaux reflets de moire,
N’apporte sur le pont que boue infecte et noire.
– Oh! si je pouvais vivre une autre vie encor!
Certes, je n’irais pas fouiller dans chaque chose
Comme j’ai fait. – Qu’importe après tout que la cause
Soit triste, si l’effet qu’elle produit est doux?
– Jouissons, faisons-nous un bonheur de surface ;
Un beau masque vaut mieux qu’une vilaine face.
– Pourquoi l’arracher, pauvres fous?
(1 votes, average: 5,00 out of 5)
Versets similaires:
- Albertus, II Confort et far-niente! – toute une poésie De calme et de bien-être, à donner fantaisie De s’en aller là-bas être […]...
- A mes amis Rions, chantons, ô mes amis, Occupons-nous à ne rien faire, Laissons murmurer le vulgaire, Le plaisir est toujours permis. Que […]...
- Albertus, CXI Une flamme jetant une clarté bleuâtre, Comme celle du punch, éclairait le théâtre. – C’était un carrefour dans le milieu […]...
- Albertus, IV Dans ce bourg autrefois vivait, dit la chronique, Une méchante femme ayant nom Véronique ; Chacun la redoutait, et répétait […]...
- Albertus, CX Chauves-souris, hiboux, chouettes, vautours chauves, Grands-ducs, oiseaux de nuit aux yeux flambants et fauves, Monstres de toute espèce et qu’on […]...
- Albertus, I Sur le bord d’un canal profond dont les eaux vertes Dorment, de nénufars et de bateaux couvertes, Avec ses toits […]...
- Albertus, VII Cette vieille sorcière habitait une hutte, Accroupie au penchant d’un maigre tertre, en butte L’été comme l’hiver au choc des […]...
- Albertus, LX Un front impérial d’artiste et de poëte, Occupant à lui seul la moitié de la tête, Large et plein, se […]...
- Albertus, CXII Squelettes conservés dans les amphithéâtres, Animaux empaillés, monstres, foetus verdâtres, Tout humides encor de leur bain d’alcool, Culs-de-jatte, pieds-bots, montés […]...
- Albertus, VIII La limace baveuse argente la muraille Dont la pierre se gerce et dont l’enduit s’éraille, Les lézards verts et gris […]...
- Albertus, XLIX Amour! le seul péché qui vaille qu’on se damne, – En vain dans ses sermons le prêtre te condamne, En […]...
- Albertus, XLIV Seul un homme debout auprès d’une colonne, Sans que ce grand fracas le dérange ou l’étonne, A la scène oubliée […]...
- Si la loi des amours saintement nous assemble Si la loi des amours saintement nous assemble, Avec un seul esprit nous faisant respirer, L’outrage du malheur se peut-il […]...
- Oh! laisse frapper à la porte Oh! laisse frapper à la porte La main qui passe avec ses doigts futiles ; Notre heure est si unique, […]...
- Puisque tout passe Puisque tout passe, faisons La mélodie passagère ; Celle qui nous désaltère, Aura de nous raison. Chantons ce qui nous […]...
- D’anciennement transposé (I) J’ai triste d’une ville en bois, – Tourne, foire de ma rancoeur, Mes chevaux de bois de malheur – J’ai […]...
- Les Parques ont le teint plus gai que mon visage Sonnet Les Parques ont le teint plus gai que mon visage, Je crois que les damnés sont plus heureux que […]...
- En quel fleuve areneux jaunement s’écouloit En quel fleuve areneux jaunement s’écouloit L’or, qui blondist si bien les cheveux de ma dame? Et du brillant esclat […]...
- Le lac Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages, Dans la nuit éternelle emportés sans retour, Ne pourrons-nous jamais sur l’océan des […]...
- Quelle grandeur rend l’homme vénérable Quelle grandeur rend l’homme vénérable? Quelle grosseur? quel poil? quelle couleur? Qui est des yeux le plus emmielleur? Qui fait […]...
- Baise m’encor, rebaise-moi et baise Baise m’encor, rebaise-moi et baise ; Donne m’en un de tes plus savoureux, Donne m’en un de tes plus amoureux […]...
- Les yeux qui me surent prendre Chanson Les yeux qui me surent prendre Sont si doux et rigoureux Que mon coeur n’ose entreprendre De s’en montrer […]...
- Le Temps Ode I Le Temps ne surprend pas le sage ; Mais du Temps le sage se rit, Car lui seul […]...
- Dans la multiple rencontre Dans la multiple rencontre Faisons à tout sa part, Afin que l’ordre se montre Parmi les propos du hasard. Tout […]...
- Le grain de blé nourrit Le grain de blé nourrit et l’homme et les corbeaux. L’arbre palladien produit la douce olive, Et le triste cyprès, […]...
- Les tours, les chaumières, les murs Les tours, les chaumières, les murs, Même ce sol qu’on désigne Au bonheur de la vigne, Ont le caractère dur. […]...
- Eros (II) Ô faisons tout pour cacher son visage D’un mouvement hagard et hasardeux, Il faut le reculer au fond des âges […]...
- Les miroirs, par les jours abrégés des décembres Les miroirs, par les jours abrégés des décembres, Songent-telles des eaux captives-dans les chambres, Et leur mélancolie a pour causes […]...
- Quand la lune apparaît dans la brume des plaines Quand la lune apparaît dans la brume des plaines, Quand l’ombre émue a l’air de retrouver la voix, Lorsque le […]...
- Viens, ma belle Florelle, où l’ombre noir tremblote Viens, ma belle Florelle, où l’ombre noir tremblote, Sur les bords mousselus des antres ténébreux. Il fait trop chaud ici, […]...