Nocturne
A madame Adolphe Graff
Le ciel s’éteint, tout va dormir
Je songe à des choses passées ;
C’est à la fois peine et plaisir.
La veilleuse du souvenir
S’allume au fond de mes pensées.
J’entends des pas, j’entends des voix,
Des pas furtifs, des voix lointaines
C’est peine et plaisir à la fois.
On dirait le frisson des bois
Sur le coeur tremblant des fontaines.
Des formes traversent la nuit,
Formes noires et formes blanches…
Où vont-ils et qui les conduit,
Ces passants qui passent sans bruit,
Comme la lune entre les branches?
Le vent d’une ombre m’a frôlé…
Fantôme d’enfant ou de femme?
Sur la veilleuse il a soufflé
Quelque chose d’inconsolé
S’est mis à pleurer dans mon âme.
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