La vipère
Si les chastes amours avec respect louées
Éblouissent encor ta pensée et tes yeux,
N’effleure point les plis de leurs robes nouées,
Garde la pureté de ton rêve pieux.
Ces blanches visions, ces vierges que tu crées
Sont ta jeunesse en fleur épanouie au ciel!
Verse à leurs pieds le flot de tes larmes sacrées,
Brûle tous tes parfums sur leur mystique autel.
Mais si l’amer venin est entré dans tes veines,
Pâle de volupté pleurée et de langueur,
Tu chercheras en vain un remède à tes peines :
L’angoisse du néant te remplira le coeur.
Ployé sous ton fardeau de honte et de misère,
D’un exécrable mal ne vis pas consumé :
Arrache de ton sein la mortelle vipère,
Ou tais-toi, lâche, et meurs, meurs d’avoir trop aimé!
(1 votes, average: 5,00 out of 5)
Versets similaires:
- Voicy l’homme, ô mes yeux Voicy l’homme, ô mes yeux, quel object déplorable! La honte, le veiller, la faute d’aliment, Les douleurs, et le sang […]...
- Chanson : C’estoit assés de vos yeux C’estoit assés de vos yeux pleins de charmes Pour vaincre ma raison ; Mais vous chantez encor! ô quelle trahison! […]...
- Si la foi plus certaine en une âme non feinte Si la foi plus certaine en une âme non feinte, Un honnête désir, un doux languissement, Une erreur variable et […]...
- Je meurs, ô doux baisers, et sens dedans mon âme Je meurs, ô doux baisers, et sens dedans mon âme Éteindre mon amour, brandon après brandon, Et prête de voler […]...
- Les soupirs d’une âme exilée Sur ces paroles de saint Paul : Cupio dissolvi et esse cum Christo Je vis, mais c’est hors de moi-même […]...
- Embrasse-moi, mon coeur Embrasse-moi, mon coeur, baise-moi, je t’en prie, Presse-moi, serre-moi! À ce coup je me meurs! Mais ne me laisse pas […]...
- De la jeune dame qui a vieil mari En languissant et en griève tristesse Vit mon las coeur, jadis plein de liesse, Puisque l’on m’a donné mari vieillard. […]...
- Ô Dieu qui vois ceste rouë execrable Ô Dieu qui vois ceste rouë execrable, Horrible object de ton juste courroux, Qui vois mon corps rompu de tant […]...
- Amour, tu sembles Amour tu semble au phalange qui point Lui de sa queüe, et toi de ta quadrelle : De tous deux […]...
- À une laide amoureuse de l’auteur Un oeil de chat-huant, des cheveux serpentins, Une trogne rustique à prendre des copies, Un nez qui au mois d’août […]...
- C’est un oiseau du bois sauvage C’est un oiseau du bois sauvage Qui m’a dit : » Tu l’aimeras toujours. « C’est une vague du rivage […]...
- La tige d’oeillet Éros m’a frappé d’une tige molle D’oeillets odorants récemment cueillis Il fuit à travers les sombres taillis, À travers les […]...
- Ah! ne me baisez plus, ah! mon coeur, je me meurs Ah! ne me baisez plus, ah! mon coeur, je me meurs, Doucement je languis, doucement je me pâme, Dessus ta […]...
- La magicienne En tous lieux, même au pied des autels que j’embrasse, Je la vois qui m’appelle et m’ouvre ses bras blancs. […]...
- Les Philistins Ils rendent à Dagon leurs devoirs négligés. Le dieu, peu rancunier, sourit à leur hommage. Dans son temple superbe, et […]...
- Vous, ô Dieux, qui à vous presque égalé m’avez Vous, ô Dieux, qui à vous presque égalé m’avez, Et qu’on feint comme moy serfs de la Cyprienne : Et […]...
- Helas! combien de jours, helas! combien de nuicts Helas! combien de jours, helas! combien de nuicts J’ay vescu loing du lieu, où mon cueur fait demeure! C’est le […]...
- Paris bloqué Ô ville, tu feras agenouiller l’histoire. Saigner est ta beauté, mourir est ta victoire. Mais non, tu ne meurs pas. […]...
- Lydia (Études latines, XVII) Lydia, sur tes roses joues, Et sur ton col frais et plus blanc Que le lait, coule […]...
- Ô neige, toi la douce endormeuse des bruits Ô neige, toi la douce endormeuse des bruits Si douce, toi la soeur pensive du silence, Ô toi l’immaculée en […]...
- Chant d’amour (VI) Un jour, le temps jaloux, d’une haleine glacée, Fanera tes couleurs comme une fleur passée Sur ces lits de gazon […]...
- A un poète mort Toi dont les yeux erraient, altérés de lumière, De la couleur divine au contour immortel Et de la chair vivante […]...
- Stances J’ay varié ma vie en devidant la trame Que Clothon me filoit entre malade et sain, Maintenant la santé se […]...
- La mort du soleil Le vent d’automne, aux bruits lointains des mers pareil, Plein d’adieux solennels, de plaintes inconnues, Balance tristement le long des […]...
- Où pourra-t-on trouver en ce val de misère Où pourra-t-on trouver en ce val de misère Un lieu tant arrêté dont tu ne chèses bas, Considérant d’Héli l’inopiné […]...
- Or voy-je bien qu’il faut vivre en servage Or voy-je bien qu’il faut vivre en servage, A dieu ma liberté : Dans les liens de l’amoureux cordage Je […]...
- Douce maîtresse et douces vos façons Douce maîtresse et douces vos façons, Douce la bouche et douce la parole, Et doux votre oeil qui doucement affole, […]...
- Serment O poète trop prompt à te laisser charmer, Si cette douce enfant devait t’être ravie, Et si ce coeur en […]...
- Mon Du Pont Bellenger, ô que vous fûtes sage Mon Du Pont Bellenger, ô que vous fûtes sage D’avoir votre pays quitté pour quelque temps! Depuis votre départ cent […]...
- Souvenez-vous de moi Mon oeil distrait, errant dans la prairie, T’a reconnue avec transport. Suis-moi, rappelle à mon âme attendrie Les moments passés […]...