Les récoltes
Sitôt que le soleil dans le matin luisait,
Comme un éclat vermeil sur un saphir immense,
Que dans l’air les oiseaux détaillaient leur romance,
Lu ferme tout entière au travail surgissait.
Un va-et-vient, mêlé d’appels hâtifs bruissait,
Et les bêtes de cour, en farfouille, en démence,
Courant, sautant, volant, mêlaient d’accoutumance,
Leurs cris et leur folie à ce bruit qui haussait.
Et dès l’aube, on partait ensemble au long des haies,
Sarcler des champs de lin, entourés de saulaies,
Couper, tasser, rentrer le foin par chariots.
Là-haut, chantaient pinsons, tarins et loriots,
Les plaines embaumaient au loin ; et gars et gouges
Tachaient les carrés verts de camisoles rouges.
(1 votes, average: 5,00 out of 5)
Versets similaires:
- Les ombres Trouant de tes rayons sans nombre Le feuillage léger, Soleil, Tu promènes, comme un berger, Le tranquille troupeau des ombres […]...
- Soir religieux (VI) L’averse a sabré l’air de ses lames de grêle, Et voici que le ciel luit comme un parvis bleu, Et […]...
- Au jour le jour À Emmanuel Des Essarts Quand d’une perte irréparable On garde au coeur le souvenir, On est parfois si misérable Qu’on […]...
- Pour nous aimer des yeux Pour nous aimer des yeux, Lavons nos deux regards de ceux Que nous avons croisés, par milliers, dans la vie […]...
- L’échelonnement des haies L’échelonnement des haies Moutonne à l’infini, mer Claire dans le brouillard clair Qui sent bon les jeunes baies. Des arbres […]...
- J’avais longtemps erré par les sombres déserts J’avais longtemps erré par les sombres déserts, Triste, morne et pensif, privé de la lumière, Mon seul séjour était une […]...
- Toute la vie d’un coeur – 1819 Or, nous cueillions ensemble la pervenche. Je soupirais, je crois qu’elle rêvait. Ma joue à peine avait un blond duvet. […]...
- Les barques d’or du bel été Les barques d’or du bel été Qui partirent, folles d’espace, S’en reviennent mornes et lasses Des horizons ensanglantés. A coups […]...
- Sonnet : Que j’aime le premier frisson d’hiver Que j’aime le premier frisson d’hiver! le chaume, Sous le pied du chasseur, refusant de ployer! Quand vient la pie […]...
- La pauvre fleur disait au papillon céleste La pauvre fleur disait au papillon céleste : – Ne fuis pas! Vois comme nos destins sont différents. Je reste, […]...
- Sitôt que nos bouches se touchent Sitôt que nos bouches se touchent, Nous nous sentons tant plus clairs de nous-mêmes Que l’on dirait des Dieux qui […]...
- Les jardins Le paysage il a changé – et des gradins, Mystiquement fermés de haies, Inaugurent parmi des plants d’ormaies. Une vert […]...
- Les vergers de mai En mai, les grands vergers de la Flandre féconde Sont des morceaux de paradis qui se souviennent D’avoir fleuri si […]...
- A un poète ignorant Qu’on mène aux champs ce coquardeau, Lequel gâte (quand il compose) Raison, mesure, texte et glose, Soit en ballade ou […]...
- Mouvement Le mouvement de lacet sur la berge des chutes du fleuve, Le gouffre à l’étambot, La célérité de la rampe, […]...
- Les routes Comme des clous, les gros pavés Fixent au sol les routes claires : Lignes et courbes de lumière Qui décorent […]...
- Chanson (3) Adieu, ville, vous command ; Il n’est plaisir que des champs. L’autre hier, trouvai Sylvette, Son petit troupeau gardant : […]...
- Des fleurs fines et mousseuses comme l’écume Des fleurs fines et mousseuses comme l’écume Poussaient au bord de nos chemins Le vent tombait et l’air semblait frôler […]...
- Les gueux La misère séchant ses loques sur leur dos, Aux jours d’automne, un tas de gueux, sortis des bouges, Rôdaient dans […]...
- L’abreuvoir En un creux de terrain aussi profond qu’un antre, Les étangs s’étalaient dans leur sommeil moiré, Et servaient d’abreuvoir au […]...
- Ballade pour Robert d’Estouteville Au point du jour, que l’éprevier s’ébat, Mû de plaisir et par noble coutume, Bruit la mauvis et de joie […]...
- Pour que rien de nous deux n’échappe à notre étreinte Pour que rien de nous deux n’échappe à notre étreinte, Si profonde qu’elle en est sainte Et qu’à travers le […]...
- A Abel Abel, doux confident de mes jeunes mystères, Vois, mai nous a rendu nos courses solitaires. Viens à l’ombre écouter mes […]...
- Dizains I Dans son jardin Vénus se reposait Avec Amour, sa douce nourriture, Lequel je vis, lorsqu’il se déduisait, Et l’aperçus […]...
- Mon habit Sois-moi fidèle, ô pauvre habit que j’aime! Ensemble nous devenons vieux. Depuis dix ans, je te brosse moi-même, Et Socrate […]...
- Le Lièvre et la Tortue Rien ne sert de courir ; il faut partir à point. Le Lièvre et la Tortue en sont un témoignage. […]...
- Dire du mieux Pour les Fagots du Four, antre Clair-vespéralement qui se voûte d’ors, où Cuire l’éternel pain rondi, même lors qu’entre Le […]...
- Les indolents » Bah! malgré les destins jaloux, Mourons ensemble, voulez-vous? – La proposition est rare. – Le rare est le bon. […]...
- J’aime ces doux oiseaux J’aime ces doux oiseaux, qui promènent dans l’air Leur vie et leur amour, et plus prompts que l’éclair, Qui s’envolent […]...
- Contre l’ingratitude des hommes O ciel vouté qui la terre bien heures, O feu sans poix agilement leger, O air humide, o vent prompt […]...