Épousailles
Monseigneur le Printemps en robe épiscopale
D’un violet vivant comme les fleurs d’iris,
Ouvrant à deux battants les hauts portails fleuris
Au son des clairons d’aube, entre en sa cathédrale.
Une tulipe fait sa crosse ; en frais camail
Monseigneur le Printemps sous le dôme bleu marche ;
Au loin plongent les nefs, et sous leur dernière arche
Le soleil arrondit son aveuglant vitrail!
Les orangers tout blancs, fiévreux et nuptiaux,
Ont des frémissements d’orgue ; en la campanule,
Frêle encensoir, l’encens doré du pollen brûle…
Sur les nids psalmodie un choeur sacré d’oiseaux.
Blonde, tu me souris vaguement, tu tressailles!
Nos coeurs royaux l’un pour l’autre ont battu longtemps.
A genoux! Pour bénir nos blanches épousailles
Entre en son temple ému Monseigneur le Printemps!