Andromède au monstre
La Vierge Céphéenne, hélas! encor vivante,
Liée, échevelée, au roc des noirs îlots,
Se lamente en tordant avec de vains sanglots
Sa chair royale où court un frisson d’épouvante.
L’Océan monstrueux que la tempête évente
Crache à ses pieds glacés l’âcre bave des flots,
Et partout elle voit, à travers ses cils clos,
Bâiller la gueule glauque, innombrable et mouvante.
Tel qu’un éclat de foudre en un ciel sans éclair,
Tout à coup, retentit un hennissement clair.
Ses yeux s’ouvrent. L’horreur les emplit, et l’extase ;
Car elle a vu, d’un vol vertigineux et sûr,
Se cabrant sous le poids du fils de Zeus, Pégase
Allonger sur la mer sa grande ombre d’azur.
(2 votes, average: 5,00 out of 5)
Versets similaires:
- Persée et Andromède Au milieu de l’écume arrêtant son essor, Le Cavalier vainqueur du monstre et de Méduse, Ruisselant d’une bave horrible où […]...
- Le ravissement d’Andromède D’un vol silencieux, le grand Cheval ailé Soufflant de ses naseaux élargis l’air qui fume, Les emporte avec un frémissement […]...
- Tout effrayé de ce monstre nocturne Tout effrayé de ce monstre nocturne, Je vis un corps hideusement nerveux, A longue barbe, à longs flottants cheveux, A […]...
- Si la vierge Erigone, Andromède, et Cythère Si la vierge Erigone, Andromède, et Cythère, Astres pleins d’amitié, bénins et gracieux, Font le ciel plus aimable, et l’embellissent […]...
- La mort de l’aigle Quand l’aigle a dépassé les neiges éternelles, A ses larges poumons il veut chercher plus d’air Et le soleil plus […]...
- Les cinq relations Du Père à son fils, l’affection. Du Prince au sujet, la justice. Du frère cadet à l’aîné, la subordination. D’un […]...
- Septembre L’atmosphère dort, claire et lumineuse ; Un soleil ardent rougit les houblons ; Aux champs, des monceaux de beaux épis […]...
- La centauresse Jadis, à travers bois, rocs, torrents et vallons, Errait le fier troupeau des Centaures sans nombre ; Sur leurs flancs […]...
- Février Aux pans du ciel l’hiver drape un nouveau décor ; Au firmament l’azur de tons roses s’allume ; Sur nos […]...
- Marine L’Océan sonore Palpite sous l’oeil De la lune en deuil Et palpite encore, Tandis qu’un éclair Brutal et sinistre Fend […]...
- L’idole Ô Corse à cheveux plats! que ta France était belle Au grand soleil de messidor! C’était une cavale indomptable et […]...
- La voix qui retentit de l’un à l’autre Pole La voix qui retentit de l’un à l’autre Pole, La terreur et l’espoir des vivans et des morts, Qui du […]...
- Dea Silens « Sois charmante et tais-toi. » (Beaudelaire) C’est une Dame étrange et sombre en bronze vert, Dans sa lividité comme décomposée, Et […]...
- Fata libelli Quand le pâtre a fini son chant joyeux ou triste, Dans l’air ému souvent le son persiste, Et plane une […]...
- Du disciple soutenant son maître contre les détracteurs Du premier coup, entendez ma réponse, Fols détracteurs. Mon Maître vous annonce Par moi, qui suis l’un de ses clercs […]...
- L’Hiver Au bois de Boulogne, l’Hiver, La terre a son manteau de neige. Mille Iris, qui tendent leur piège, Y passent […]...
- Feuillet d’album Tout à coup et comme par jeu Mademoiselle qui voulûtes Ouïr se révéler un peu Le bois de mes diverses […]...
- Durant les grand’s chaleurs, j’ai vu cent mille fois Durant les grand’s chaleurs, j’ai vu cent mille fois Qu’en voyant un éclair flamboyer en la nue, Soudain comme transie […]...
- La meunière La meunière, une forte et rougeaude jeunesse, Chantait dans sa charrette en piquant son bardeau ; Tout à coup, l’animal […]...
- Le silence Depuis l’été que se brisa sur elle Le dernier coup d’éclair et de tonnerre, Le silence n’est point sorti De […]...
- Janvier La tempête a cessé. L’éther vif et limpide A jeté sur le fleuve un tapis d’argent clair, Où l’ardent patineur […]...
- L’orage Parmi les pommes d’or que frôle un vent léger Tu m’apparais là-haut, glissant de branche en branche, Lorsque soudain l’orage […]...
- Le colibri Le vert colibri, le roi des collines, Voyant la rosée et le soleil clair Luire dans son nid tissé d’herbes […]...
- Je me trouve et me pers, je m’asseure et m’effroye Je me trouve et me pers, je m’asseure et m’effroye En ma mort je revis je vois sans penser voir, […]...
- En quelle nuit, de ma lance d’ivoire En quelle nuit, de ma lance d’ivoire, Au mousse bout d’un corail rougissant, Pourrai-je ouvrir ce boutin languissant, En la […]...
- Londres Et ce Londres de fonte et de bronze, mon âme, Où des plaques de fer claquent sous des hangars, Où […]...
- Le Lion devenu vieux Le Lion, terreur des forêts, Chargé d’ans et pleurant son antique prouesse, Fut enfin attaqué par ses propres sujets, Devenus […]...
- Pierrot Ce n’est plus le rêveur lunaire du vieil air Qui riait aux aïeux dans les dessus de porte ; Sa […]...
- Plus je suis tourmenté Plus je suis tourmenté, plus je me sens heureux Plus je suis assailli, et plus je me renforce, Plus j’ay […]...
- Réponse Mais je l’ai vu si peu! disiez-vous l’autre jour. Et moi, vous ai-je vue en effet davantage? En un moment […]...