La flûte
Voici le soir. Au ciel passe un vol de pigeons.
Rien ne vaut pour charmer une amoureuse fièvre,
Ô chevrier, le son d’un pipeau sur la lèvre
Qu’accompagne un bruit frais de source entre les joncs.
A l’ombre du platane où nous nous allongeons
L’herbe est plus molle. Laisse, ami, l’errante chèvre,
Sourde aux chevrotements du chevreau qu’elle sèvre,
Escalader la roche et brouter les bourgeons.
Ma flûte, faite avec sept tiges de ciguë
Inégales que joint un peu de cire, aiguë
Ou grave, pleure, chante ou gémit à mon gré.
Viens. Nous t’enseignerons l’art divin du Silène,
Et tes soupirs d’amour, de ce tuyau sacré,
S’envoleront parmi l’harmonieuse haleine.
(1 votes, average: 5,00 out of 5)
Versets similaires:
- Il ne me faut plus qu’un air de flûte À Francis Poictevin. Il ne me faut plus qu’un air de flûte, Très lointain en des couchants éteints. Je suis […]...
- Une flûte au son pur Une flûte au son pur, je ne sais où, soupire. C’est dimanche. La ville est paisible, il fait bleu ; […]...
- Viens! – une flûte invisible Viens! – une flûte invisible Soupire dans les vergers. – La chanson la plus paisible Est la chanson des bergers. […]...
- La flûte Je n’étais qu’une plante inutile, un roseau. Aussi je végétais, si frêle, qu’un oiseau En se posant sur moi pouvait […]...
- La flûte I Un jour je vis s’asseoir au pied de ce grand arbre Un Pauvre qui posa sur ce vieux banc […]...
- Pan moderne Pour patrimoine il a sept chèvres ; Quand l’air de l’aube en ses poumons Vibre, on le voit passer par […]...
- C’est ainsi Faire des vers, des vers gamins, Et rire, et rire, et rire encore, Et, comme un pierrot qui picore, Cueillir […]...
- Chatterton Quand vous aurez prouvé, messieurs du journalisme, Que Chatterton eut tort de mourir ignoré, Qu’au Théâtre-Français on l’a défiguré, Quand […]...
- La petite marchande de fleurs Elle nous proposa ses fleurs d’une voix douce, Et souriant avec ce sourire qui tousse. Et c’était monstrueux, cette enfant […]...
- Le Babylonien ses hauts murs vantera Le Babylonien ses hauts murs vantera Et ses vergers en l’air, de son Ephésienne La Grèce décrira la fabrique ancienne, […]...
- Les bergers Viens. Le sentier s’enfonce aux gorges du Cyllène. Voici l’antre et la source, et c’est là qu’il se plaît A […]...
- Marsyas Les pins du bois natal que charmait ton haleine N’ont pas brûlé ta chair, ô malheureux! Tes os Sont dissous, […]...
- Le Cydnus Sous l’azur triomphal, au soleil qui flamboie, La trirème d’argent blanchit le fleuve noir Et son sillage y laisse un […]...
- A sa Sainte Je fais sepulchre à ton loz de mes vers, Vers, qu’Amour mesme ha pour nous fait si fors, Qu’ilz ne […]...
- L’exilée Dans ce vallon sauvage où César t’exila, Sur la roche moussue, au chemin d’Ardiège, Penchant ton front qu’argente une précoce […]...
- Le clair jardin c’est la santé Le clair jardin c’est la santé. Il la prodigue, en sa clarté, Au va-et-vient de ses milliers de mains, De […]...
- Au détour de la rue étroite Au détour de la rue étroite S’ouvre l’ombre et la cour Où Diane en plâtre, et qui court N’a que […]...
- Allégorie Despotique, pesant, incolore, l’Eté, Comme un roi fainéant présidant un supplice, S’étire par l’ardeur blanche du ciel complice Et bâille. […]...
- Placet futile Princesse! à jalouser le destin d’une Hébé Qui poind sur cette tasse au baiser de vos lèvres, J’use mes feux […]...
- A travers les soupirs, les plaintes et le râle A travers les soupirs, les plaintes et le râle Poursuivons jusqu’au bout la funèbre spirale De ses détours maudits. Notre […]...
- Sainte A la fenêtre recélant Le santal vieux qui se dédore De sa viole étincelant Jadis avec flûte ou mandore, Est […]...
- Épilogue Ma Muse pastorale aux regards des Français Osait ne point rougir d’habiter les forêts. Elle eût voulu montrer aux belles […]...
- Roman I On n’est pas sérieux, quand on a dix-sept ans. – Un beau soir, foin des bocks et de la […]...
- Et qu’importent et les pourquoi et les raisons Et qu’importent et les pourquoi et les raisons Et qui nous fûmes et qui nous sommes : Tout doute est […]...
- Les Mille-Iles Massifs harmonieux, édens des flots tranquilles, D’oasis aux fleurs d’or innombrables réseaux, Que la vague caresse et que les blonds […]...
- Avant que vous comptiez dix Avant que vous comptiez dix Tout change : le vent ôte Cette clarté des hautes Tiges de maïs, Pour la […]...
- Tristesse blanche Et nos coeurs sont profonds et vides comme un gouffre, Ma chère, allons-nous-en, tu souffres et je souffre. Fuyons vers […]...
- De ses vers, à sa Sainte J’ay fait bataille à ton nom, de mes vers, Vers qu’Amour mesme a pour nous fait si fors Qu’ilz ne […]...
- Chanson de Galathée, bergère Arbres feuillus, revêtus de verdure, Quand l’hiver dure on vous voit désolés, Mais maintenant aucun de vous n’endure Nulle laidure, […]...
- L’agréable leçon Dans la brise ailée et sonore S’éveillent les dieux bocagers ; Et le chalumeau des bergers Brode de ses accords […]...