Révolte
Car les bois ont aussi leurs jours d’ennui hautain ;
Et, las de tordre au vent leurs grands bras séculaires ;
S’enveloppent alors d’immobiles colères ;
Et leur mépris muet insulte leur destin.
Ni chevreuils, ni ramiers chanteurs, ni sources claires.
La forêt ne veut plus sourire au vieux matin,
Et, refoulant la vie aux plaines du lointain,
Semble arborer l’orgueil des douleurs sans salaires.
– Ô bois! Premiers enfants de la terre, grands bois!
Moi, dont l’âme en votre âme habite et vous contemple,
Je sens les piliers prêts à maudire le temple.
Un jour, demain peut-être, arbres aux longs abois!
Quand le banal printemps ramènera nos fêtes,
Tous, vous resterez noirs, des racines aux faîtes!
(1 votes, average: 5,00 out of 5)
Versets similaires:
- La révolte Vers une ville au loin d’émeute et de tocsin, Où luit le couteau nu des guillotines, En tout-à-coup de fou […]...
- A quoi bon prolonger la lutte et la révolte? A quoi bon prolonger la lutte et la révolte? Transmettre, sans scrupule, à d’autres combattants Un mot d’ordre menteur qui […]...
- Mon Du Pont Bellenger, ô que vous fûtes sage Mon Du Pont Bellenger, ô que vous fûtes sage D’avoir votre pays quitté pour quelque temps! Depuis votre départ cent […]...
- Aux dix mille années Ces barbares, écartant le bois, et la brique et la terre, bâtissent dans Le roc afin de bâtir éternel! Ils […]...
- Le coeur Mon coeur tendu de lierre odorant et de treilles, Vous êtes un jardin où les quatre saisons Tenant du buis […]...
- La chanson du gui Le soir étend sur les grands bois Son manteau d’ombre et de mystère ; Les vieux menhirs, dans la bruyère […]...
- A deux beaux yeux Vous avez un regard singulier et charmant ; Comme la lune au fond du lac qui la reflète, Votre prunelle, […]...
- Menuet À Emmanuel des Essarts. Marquise, vous souvenez-vous Du menuet que nous dansâmes? Il était discret, noble et doux, Comme l’accord […]...
- Les vieux chênes L’hiver, les chênes lourds et vieux, les chênes tors, Geignant sous la tempête et projetant leurs branches Comme de grands […]...
- Femmes damnées (1) Comme un bétail pensif sur le sable couchées, Elles tournent leurs yeux vers l’horizon des mers, Et leurs pieds se […]...
- Les Zingaris À Jean Richepin Par la forêt et la ravine, La lèvre rouge et les fronts bruns Les zingaris, fils des […]...
- L’orgueil Monts superbes, dressez vos pics inaccessibles Sur le cirque brumeux où plongent vos flancs verts! Métaux, dans le regret des […]...
- De votre Dianet (de votre nom j’appelle De votre Dianet (de votre nom j’appelle Votre maison d’Anet) la belle architecture, Les marbres animés, la vivante peinture, Qui […]...
- Ô Versaille! … Ô Versaille! ô regrets! ô bosquets ravissans, Chefs-d’oeuvre d’un grand roi, de Le Nôtre et des ans! La hache […]...
- Je suis si transporté d’aise et d’étonnement Je suis si transporté d’aise et d’étonnement Quand j’entre dans ces bois, les loges éternelles De Pan et des Sylvains […]...
- Non pour ce qu’un grand roi ait été votre père Non pour ce qu’un grand roi ait été votre père, Non pour votre degré et royale hauteur, Chacun de votre […]...
- Quand viendra l’heureux temps que je sacrifiré Quand viendra l’heureux temps que je sacrifiré Mon corps sur votre autel que saint Désir dédie, Que j’épandrai mon sang […]...
- La vie antérieure J’ai longtemps habité sous de vastes portiques Que les soleils marins teignaient de mille feux Et que leurs grands piliers, […]...
- Le jour où je vous vis pour la première fois Le jour où je vous vis pour la première fois, Vous aviez un air triste et gai : dans votre […]...
- Invocation Ô mon Seigneur Jésus, enfance vénérable, Je vous aime et vous crains petit et misérable, Car vous êtes le fils […]...
- Villanelle En ce mois délicieux, Qu’amour toute chose incite, Un chacun à qui mieux mieux La douceur’ du temps imite, Mais […]...
- J’ai presque peur, en vérité J’ai presque peur, en vérité, Tant je sens ma vie enlacée A la radieuse pensée Qui m’a pris l’âme l’autre […]...
- Vous n’aimez rien que vous, de vous-même maîtresse Vous n’aimez rien que vous, de vous-même maîtresse, Toute perfection en vous seule admirant, En vous votre désir commence et […]...
- À la forêt de Gastine Couché sous tes ombrages verts, Gastine, je te chante Autant que les Grecs, par leurs vers La forêt d’Érymanthe : […]...
- Sonnet Votre tête ressemble au marmouset d’un cistre, Vos yeux au point d’un dé ; vos doigts un chalumeau ; Votre […]...
- Aux arbres Arbres de la forêt, vous connaissez mon âme! Au gré des envieux, la foule loue et blâme ; Vous me […]...
- Au bord tristement doux des eaux, je me retire Au bord tristement doux des eaux, je me retire, Et vois couler ensemble, et les eaux, et mes jours, Je […]...
- Le baiser (I) N’êtes-vous pas toute petite Dans votre vaste appartement, Où comme un oiseau qui palpite Voltige votre pied normand? N’est-elle pas […]...
- Nuit de printemps Le ciel est pur, la lune est sans nuage : Déjà la nuit au calice des fleurs Verse la perle […]...
- Miroir fidèle (Lettre I) Tous les soirs, le soleil éteint par les ténèbres Et comme enseveli sous de grands draps funèbres Remit […]...