La ronce et le serpent
Foisonnantes, couvant des venins séculaires
Dans ce marécageux semis d’herbe et de rocs,
Les ronces, par fouillis épais comme des blocs,
Embusquaient sourdement leurs dards triangulaires.
Ah certe! Elles guettaient si bien l’occasion
Du Mal, si scélérate épiait leur adresse,
Que l’accrochant éclair de leurs griffes traîtresses
Fut plus subtil encor que ma précaution.
J’enrageais! Quand mon pied heurte un serpent… la bête
Aurait pu se venger? elle écarta la tête,
Et s’enfuit d’un train plus rampant.
Allons! que ton humeur à présent se défronce,
Me dis-je! – Et, j’oubliai pour un si doux serpent
La méchanceté de la ronce.
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