L’automne a dénudé
L’automne a dénudé les glèbes et le soir.
Un soir d’exil et de mains désunies,
S’approche à l’horizon des plaines infinies,
Roi dévêtu de pourpre et spolié d’espoir.
Ô marcheur aux pieds nus et las qui viens t’asseoir
Sans compagnon, parmi les landes défleuries,
Près des eaux mornes, quelles mêmes agonies
Alourdissent ton front vers ce triste miroir?
Je le sais, tout se meurt dans ton âme d’automne.
Laisse la nuit prendre les fleurs qu’elle moissonne
Et l’amour défaillant d’un coeur ensanglanté,
Pour qu’après le sommeil et les ombres fidèles
Les clairons triomphaux de l’aube et de l’été
Fassent surgir enfin les roses immortelles.
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