Ô mal non mal qui doucement m’oppresses!
Ô mal non mal qui doucement m’oppresses!
Crainte asseuree, ô joyeuse douleur!
Rians souspirs, vermeillette paleur!
Coeur abatu, sans aucunes destresses!
Affections qui estes les maistresses,
Et qui servez à mon esprit vainqueur!
Raison rangee, ô bienheureux malheur
Qui m’abatant tout soudain me redresses!
Ô morte vie! ô tresvivante mort,
Qui maintenant au craint-desiré port,
Ma vie en mort, ma mort en vie eschanges!
Pren, laisse-moy, revien plus me tirer,
De ce combat, qui me fait souspirer,
Tant que je soy fait compagnon des Anges.