Française poésie

Poèmes en français


L’éternelle histoire

Ils avaient dit bonsoir aux femmes
En train de coucher les petits ;
Et, sur le dos mouvant des lames,
A la brune, ils étaient partis.

Ils étaient partis, à mer haute,
Pour conquérir le pain amer
Qu’il faut gagner loin de la côte,
Au péril de la haute mer.

Dans la nuit, la nuit sans étoiles,
Ils disparurent… A Dieu vat!
Le Guilvinec pleure cinq voiles,
Et cinq autres Leskiagat.

Pêle-mêle, mousses imberbes,
Patrons chenus, fiers matelots
Roulent, fauchés comme des herbes
Par le vent, ce faucheur des flots.

Oh! la triste chanson d’automne,
Et qu’il fera froid, cet hiver,
Dans le coeur dolent des Bretonnes,
Veuves tragiques de la mer!


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Poeme L’éternelle histoire - Anatole Le Braz