Le mal
Tandis que les crachats rouges de la mitraille
Sifflent tout le jour par l’infini du ciel bleu ;
Qu’écarlates ou verts, près du Roi qui les raille,
Croulent les bataillons en masse dans le feu ;
Tandis qu’une folie épouvantable broie
Et fait de cent milliers d’hommes un tas fumant ;
– Pauvres morts! dans l’été, dans l’herbe, dans ta joie,
Nature! ô toi qui fis ces hommes saintement!…
– Il est un Dieu, qui rit aux nappes damassées
Des autels, à l’encens, aux grands calices d’or ;
Qui dans le bercement des hosannah s’endort,
Et se réveille, quand des mères, ramassées
Dans l’angoisse, et pleurant sous leur vieux bonnet noir,
Lui donnent un gros sou lié dans leur mouchoir!
(1 votes, average: 5,00 out of 5)
Versets similaires:
- Le loup criait Le loup criait sous les feuilles En crachant les belles plumes De son repas de volailles : Comme lui je […]...
- L’éternel féminin La montagne portait sa robe d’or bruni, Or fragile tombant, feuille à feuille, des branches, Dans le chemin, parmi la […]...
- Médailles antiques – III Ni sanglants autels, ni rites barbares. Les cheveux noués d’un lien de fleurs, Une Ionienne aux belles couleurs Danse sur […]...
- A l’éclair violent de ta face divine A l’éclair violent de ta face divine, N’étant qu’homme mortel, ta céleste beauté Me fit goûter la mort, la mort […]...
- Seuls les rideaux, tandis que la chambre est obscure Seuls les rideaux, tandis que la chambre est obscure, Tout brodés, restent blancs, d’ un blanc mat qui figure Un […]...
- Qu’est-ce pour nous, mon coeur Qu’est-ce pour nous, mon coeur, que les nappes de sang Et de braise, et mille meurtres, et les longs cris […]...
- L’ancienne gloire Dans le silence et la grandeur des cathédrales, La cité, riche avait jadis, dressé vers Dieu De merveilleux autels,, tordus […]...
- Invocation pour les grecs N’es-tu plus le Dieu des armées? N’es-tu plus le Dieu des combats? Ils périssent, Seigneur, si tu ne réponds pas! […]...
- Le temple Qu’il est doux, quand du soir l’étoile solitaire, Précédant de la nuit le char silencieux, S’élève lentement dans la voûte […]...
- Les arbres … C’est qu’ils portent en eux, les arbres fraternels, Tous les débris épars de l’humanité morte Qui flotte dans leur […]...
- La mort du soleil Le vent d’automne, aux bruits lointains des mers pareil, Plein d’adieux solennels, de plaintes inconnues, Balance tristement le long des […]...
- Stoïcisme Sois fort, tu seras libre ; accepte la souffrance Qui grandit ton courage et t’épure ; sois roi Du monde […]...
- L’exilée Dans ce vallon sauvage où César t’exila, Sur la roche moussue, au chemin d’Ardiège, Penchant ton front qu’argente une précoce […]...
- Le Pâtre de la nuit De qui surveillait-il les troupeaux? On ne sait. Mais, chaque soir, à l’heure où le soleil baissait, Sur le Roc-Trévézel […]...
- Le lait des chats Les chats trempent leur langue rose Au bord des soucoupes de lait ; Les yeux fixés sur le soufflet, Le […]...
- Heureux l’homme occupé Heureux l’homme, occupé de l’éternel destin, Qui, tel qu’un voyageur qui part de grand matin, Se réveille, l’esprit rempli de […]...
- Dans le jardin taillé Dans le jardin taillé comme une belle dame, Dans ce jardin nous nous aimâmes, sur mon âme! Ô souvenances, ô […]...
- Le vent froid de la nuit Le vent froid de la nuit souffle à travers les branches Et casse par moments les rameaux desséchés ; La […]...
- Chère Isis, tes beautés ont troublé la nature Sonnet Chère Isis, tes beautés ont troublé la nature, Tes yeux ont mis l’Amour dans son aveuglement, Et les Dieux […]...
- A Victor Hugo Qui m’avait donné son livre du Rhin De votre amitié, maître, emportant cette preuve Je tiens donc sous mon bras […]...
- Ha, que tu m’es cruelle Ha, que tu m’es cruelle, Que tu reconois mal Pour t’estre trop fidelle Tout ce que j’ay de mal! O […]...
- Sonnet Ma Triste, les oiseaux de rire Même l’été ne voient pas Au Mutisme de morts de glas Qui vint aux […]...
- Les clairs de lune – III La mer est grise, calme, immense, L’oeil vainement en fait le tour. Rien ne finit, rien ne commence Ce n’est […]...
- Jamais Jamais, avez-vous dit, tandis qu’autour de nous Résonnait de Schubert la plaintive musique ; Jamais, avez-vous dit, tandis que, malgré […]...
- Noces du samedi! noces où l’on s’amuse Noces du samedi! noces où l’on s’amuse, Je vous rencontre au bois où ma flaneuse Muse Entend venir de loin […]...
- Midi Midi, Roi des étés, épandu sur la plaine, Tombe en nappes d’argent des hauteurs du ciel bleu. Tout se tait. […]...
- États Ah! ce soir, j’ai le coeur mal, le coeur à la Lune! Ô Nappes du silence, étalez vos lagunes ; […]...
- Le Colisée On admire toujours, sous le beau ciel romain, Ses vieux gradins massifs et ses hautes arcades, Flots de pierres pareils […]...
- Jésuitisme Le chagrin qui me tue est ironique, et joint Le sarcasme au supplice, et ne torture point Franchement, mais picote […]...
- Tandis qu’à l’argile au flanc vert Tandis qu’à l’argile au flanc vert, Dessus ton front haussée, Perlait le pleur d’une eau glacée, Les dailleurs, à couvert […]...