Phyllis
(Études latines, V)
Depuis neuf ans et plus dans l’amphore scellée
Mon vin des coteaux d’Albe a lentement mûri ;
Il faut ceindre d’acanthe et de myrte fleuri,
Phyllis, ta tresse déroulée.
L’anis brûle à l’autel, et d’un pied diligent
Tous viennent couronnés de verveine pieuse ;
Et mon humble maison étincelle joyeuse
Aux reflets des coupes d’argent.
Ô Phyllis, c’est le jour de Vénus, et je t’aime!
Entends-moi! Téléphus brûle et soupire ailleurs ;
Il t’oublie, et je t’aime, et nos jours les meilleurs
Vont rentrer dans la nuit suprême.
C’est toi qui fleuriras en mes derniers beaux jours :
Je ne changerai plus, voici la saison mûre.
Chante! les vers sont doux quand ta voix les murmure,
Ô belle fin de mes amours!
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