Il y faudrait de la musique de gluck
Laissez-moi! tout a fui. Le printemps recommence ;
L’été s’anime, et le désir a lui ;
Les sillons et les coeurs agitent leur semence.
Laissez-moi! tout a fui.
Laissez-moi! dans nos champs, les roches solitaires,
Les bois épais appellent mon ennui.
Je veux, au bord des lacs, méditer leurs mystères,
Et comment tout m’a fui.
Laissez-moi m’égarer aux foules de la ville ;
J’aime ce peuple et son bruit réjoui ;
Il double la tristesse à ce coeur qui s’exile,
Et pour qui tout a fui.
Laissez-moi! midi règne, et le soleil sans voiles
Fait un désert à mon oeil ébloui.
Laissez-moi! c’est le soir, et l’heure des étoiles
Qu’espérer? tout a fui.
Oh! laissez-moi, sans trêve, écouter ma blessure,
Aimer mon mal et ne vouloir que lui.
Celle en qui je croyais, Celle qui m’était sûre…
Laissez-moi! tout a fui!