Coiffe Trégorroise
Sur un front lisse et pur, finement épinglée,
Tu m’évoques ma mère, ô coiffe du Trégor,
Et, dans ta conque frêle avec art ciselée,
C’est toute la chanson de mon passé qui dort.
Comme tu palpitais, pudique, à la veillée,
Sur quelque nuque mince aux chastes frisons d’or!
De ton charme, longtemps, j’eus l’âme ensorcelée
Et, d’y songer ce soir, mon coeur tressaille encor.
Coiffe de mon pays, aucun ruban profane
Jamais n’a déparé ta grâce diaphane :
Ton élégance est toute en ta simplicité.
Les filles du Trégor t’ont faite à leur image :
Aussi frais que ton lin sans tache est leur visage,
Aussi vierge de tout mensonge leur beauté.
(1 votes, average: 5,00 out of 5)
Versets similaires:
- J’aime l’aube aux pieds nus qui se coiffe de thym J’aime l’aube aux pieds nus qui se coiffe de thym, Les coteaux violets qu’un pâle rayon dore, Et la persienne […]...
- Ma chambre Ma demeure est haute, Donnant sur les cieux ; La lune en est l’hôte, Pâle et sérieux : En bas […]...
- Je dédie à tes pleurs, à ton sourire Je dédie à tes pleurs, à ton sourire, Mes plus douces pensées, Celles que je te dis, celles aussi Qui […]...
- Sonnet sur des mots qui n’ont point de rime Phylis, je ne suis plus des rimeurs de ce siècle Qui font pour un sonnet dix jours de cul de […]...
- Je ne croiray jamais que de Venus sortisse Je ne croiray jamais que de Venus sortisse Un tel germe que toy. Or ta race j’ay sceu, Ô enfant […]...
- Verger (IV) De leur grâce, que font-ils, Tous ces dieux hors d’usage, Qu’un passé rustique engage À être sages et puérils? Comme […]...
- Albertus, CXII Squelettes conservés dans les amphithéâtres, Animaux empaillés, monstres, foetus verdâtres, Tout humides encor de leur bain d’alcool, Culs-de-jatte, pieds-bots, montés […]...
- Miroir fidèle (Lettre I) Tous les soirs, le soleil éteint par les ténèbres Et comme enseveli sous de grands draps funèbres Remit […]...
- O, si chère de loin O si chère de loin et proche et blanche, si Délicieusement toi, Mary, que je songe À quelque baume rare […]...
- J’ai dans mon coeur J’ai dans mon coeur, dont tout voile s’écarte, Deux bancs d’ivoire, une table en cristal, Où sont assis, tenant chacun […]...
- La Cygalle O que nous t’estimons heureuse, Gentille Cygale amoureuse, Car aussi tost que tu as beu Dessus les arbrisseaux un peu […]...
- Dea Silens « Sois charmante et tais-toi. » (Beaudelaire) C’est une Dame étrange et sombre en bronze vert, Dans sa lividité comme décomposée, Et […]...
- A Madame G. (Sonnet) C’est mon avis qu’en route on s’expose à la pluie, Au vent, à la poussière, et qu’on peut, le matin, […]...
- L’obélisque de Paris Sur cette place je m’ennuie, Obélisque dépareillé ; Neige, givre, bruine et pluie Glacent mon flanc déjà rouillé ; Et […]...
- Ma maîtresse est toute angelette Chanson Ma maîtresse est toute angelette, Toute belle fleur nouvelette, Toute mon gracieux accueil, Toute ma petite brunette, Toute ma […]...
- Les trois noyers Qui les planta là, dans ces flaques, Au cœur même de ces cloaques? Aucun ne le sait, mais on croit […]...
- Démocrite et les Abdéritains Que j’ai toujours haï les pensers du vulgaire! Qu’il me semble profane, injuste, et téméraire ; Mettant de faux milieux […]...
- Oaristys Tu me fis d’imprévus et fantasques aveux Un soir que tu t’étais royalement parée, Haut coiffée, et ruban ponceau dans […]...
- Parfaite amitié Quant est d’Amour, je crois que c’est un songe, Ou fiction, qui se paît de mensonge, Tant que celui, qui […]...
- Au manoir de Keranglaz Elle est couchée en son lit clos ; Elle dort, elle dort, Tryphine! Aussi blonds que la paille fine, Ses […]...
- Pourrières Un vieux clocher coiffé de fer sur la colline. Des fenêtres sans cris, sous des toits sans oiseaux. D’un barbaresque […]...
- La mémoire Souvent, lorsque la main sur les yeux je médite, Elle m’apparaît, svelte et la tête petite, Avec ses blonds cheveux […]...
- Surgi de la croupe et du bond D’une verrerie éphémère Sans fleurir la veillée amère Le col ignoré s’interrompt. Je crois bien que deux bouches n’ont Bu, […]...
- Le temple Qu’il est doux, quand du soir l’étoile solitaire, Précédant de la nuit le char silencieux, S’élève lentement dans la voûte […]...
- Ne lira-t-on jamais que ce dieu rigoureux Ne lira-t-on jamais que ce dieu rigoureux? Jamais ne lira-t-on que cette Idalienne? Ne verra-t-on jamais Mars sans la Cyprienne? […]...
- Le blason de la rose (A Mlle Rose de la Taille, sa cousine) Aux uns plaît l’azur d’une fleur Aux autres une autre couleur : […]...
- Ô royauté tragique! ô vêtement infâme! Ô royauté tragique! ô vêtement infâme! Ô poignant diadème! ô sceptre rigoureux! Ô belle et chère tête! ô l’amour de […]...
- L’aurai-je exprimé, avant de m’en aller L’aurai-je exprimé, avant de m’en aller, Ce coeur qui, tourmenté, consent à être? Étonnement sans fin, qui fus mon maître, […]...
- Plaisir n’ai plus, mais vis en déconfort Plaisir n’ai plus, mais vis en déconfort. Fortune m’a remis en grand douleur. L’heur que j’avais est tourné en malheur, […]...
- Le sommeil Les perdus, les absents, les morts que fait la vie, Ces fantômes d’un jour si longuement pleurés, Reparaissent en rêve […]...