Allégorie
Despotique, pesant, incolore, l’Eté,
Comme un roi fainéant présidant un supplice,
S’étire par l’ardeur blanche du ciel complice
Et bâille. L’homme dort loin du travail quitté.
L’alouette au matin, lasse, n’a pas chanté,
Pas un nuage, pas un souffle, rien qui plisse
Ou ride cet azur implacablement lisse
Où le silence bout dans l’immobilité.
L’âpre engourdissement a gagné les cigales
Et sur leur lit étroit de pierres inégales
Les ruisseaux à moitié taris ne sautent plus.
Une rotation incessante de moires
Lumineuses étend ses flux et ses reflux…
Des guêpes, çà et là, volent, jaunes et noires.
(1 votes, average: 5,00 out of 5)
Versets similaires:
- Allégorie C’est une femme belle et de riche encolure, Qui laisse dans son vin traîner sa chevelure. Les griffes de l’amour, […]...
- Mirliton Dors d’amour, méchant ferreur de cigales! Dans le chiendent qui te couvrira La cigale aussi pour toi chantera, Joyeuse, avec […]...
- La chaude chanson La guitare amoureuse et l’ardente chanson Pleurent de volupté, de langueur et de force Sous l’arbre où le soleil dore […]...
- Agathe Joyau trouvé parmi les pierres de la Sicile, Agathe, vierge vendue aux revendeuses d’amour, Agathe, victorieuse des colliers et des […]...
- Les pierres Par monts, par vaux, près des rivières, Les frimas font à volonté Des blocs d’ombre et d’humidité Avec le gisement […]...
- Deux voix dans le ciel (extrait) Le bleu matin dorait l’herbe dans les fossés ; Les froids tombeaux, devant le porche de l’église, Dormaient. Au […]...
- De la rue on entend sa plaintive chanson De la rue on entend sa plaintive chanson. Pâle et rousse, le teint plein de taches de son, Elle coud, […]...
- La chanson du rouet O mon cher rouet, ma blanche bobine, Je vous aime mieux que l’or et l’argent! Vous me donnez tout, lait, […]...
- Sois pure comme la rosée Sois pure comme la rosée, Comme le ciel que tu reflètes ; Sois légère aux herbes brisées, Ame tremblante du […]...
- J’ai grand désir J’ai grand désir D’avoir plaisir D’amour mondaine : Mais c’est grand peine, Car chaque loyal amoureux Au temps présent est […]...
- Blason céleste J’ai vu parfois, ayant tout l’azur pour émail, Les nuages d’argent et de pourpre et de cuivre, A l’Occident où […]...
- La muse malade Ma pauvre muse, hélas! qu’as-tu donc ce matin? Tes yeux creux sont peuplés de visions nocturnes, Et je vois tour […]...
- L’angélus du matin Fauve avec des tons d’écarlate, Une aurore de fin d’été Tempétueusement éclate A l’horizon ensanglanté. La nuit rêveuse, bleue et […]...
- Pèlerinages En souvenir je m’aventure Vers les jours passés où j’aimais, Pour visiter la sépulture Des rêves que mon coeur a […]...
- A Théophile Gautier Sur sa nouvelle d’ » Arria Marcella « Le creux d’un sein charmant que la cendre moula Fut la coupe […]...
- Préfères-tu, rose, être l’ardente compagne Préfères-tu, rose, être l’ardente compagne De nos transports présents? Est-ce le souvenir qui davantage te gagne Lorsqu’un bonheur se reprend? […]...
- Eros (I) Ô toi, centre du jeu Où l’on perd quand on gagne ; Célèbre comme Charlemagne, Roi, empereur et Dieu, – […]...
- Il suffit que, sur un balcon Il suffit que, sur un balcon Ou dans l’encadrement d’une fenêtre, Une femme hésite…, pour être Celle que nous perdons […]...
- Les funérailles Vers la Phocide illustre, aux temples que domine La rocheuse Pytho toujours ceinte d’éclairs, Quand les guerriers anciens descendaient aux […]...
- Fête galante Ah! si fines de taille, et si souples, si lentes Dans leur étroit peignoir enrubanné de feu, Les yeux couleur […]...
- A des cimetières Séjour mélancolique, où les ombres dolentes Se plaignent chaque nuit de leur adversité Et murmurent toujours de la nécessité Qui […]...
- L’escalier de l’ara coeli On a bâti là, plus réel Que l’échelle du patriarche, Un escalier dont chaque marche Est vraiment un pas vers […]...
- A Etienne Jodelle se jouant sur son nom retourné Quand tu naquis en ces bas lieux Tous les dieux et les demi dieux Et les déesses plus bénines Gravèrent […]...
- Locutions des Pierrots, XV J’entends battre mon Sacré-Coeur Dans le crépuscule de l’heure, Comme il est méconnu, sans soeur, Et sans destin, et sans […]...
- Spleen : Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle Sur l’esprit gémissant en proie aux longs ennuis, Et que […]...
- Les marbres roses Venise Nos marbres, pierres de tombeaux, Sont funèbres ou prosaïques. Les marbres roses ne sont beaux Que près de l’or […]...
- L’autre Viens, mon George. Ah! les fils de nos fils nous enchantent, Ce sont de jeunes voix matinales qui chantent. Ils […]...
- La prison Comme les hauts piliers des vieilles cathédrales, Ô rêves de mon coeur, vous montez! Et je vois L’ancien encens encore […]...
- Les vieux chênes L’hiver, les chênes lourds et vieux, les chênes tors, Geignant sous la tempête et projetant leurs branches Comme de grands […]...
- Le blé despotique I Sur l’immensité noire une lumière brille Et se dirige à la rencontre du steamer Qui stoppe avec des bruits […]...