L’ormeau

D’un branchu semblant un grand fagot qui s’évase,
Il végète sa mort – à jamais défeuillé ;
Pourtant, sous tous les ciels, dans l’air sec et mouillé,
Son très étrange aspect vous met l’oeil en extase!

C’est que, depuis l’énorme et ronde fourmilière
Grouillant au pied pourri de ce petit ormeau,
Tout son tronc est moussu comme un toit de hameau,
Soutaché de lichen, et festonné de lierre.

Donc, il cumule ainsi la double vétusté
De l’horreur et de la beauté.
Que de neige ou de fleurs la terre soit couverte…

Lui seul ne change pas! – Seul, toujours il fait voir
Sa vieille tête en fouillis noir
Et son vieux corps en robe verte.

(1 votes, average: 5,00 out of 5)

Versets similaires:

Or qui en a, ou en veut avoir deux Or qui en a, ou en veut avoir deux, Comment peut-il faire deux Amours naître? Je ne dis pas, que […]...

Le Vieillard et l’Ane Un Vieillard sur son Ane aperçut en passant Un Pré plein d’herbe et fleurissant. Il y lâche sa bête, et […]...

Remémoration d’amis belges A des heures et sans que tel souffle l’émeuve Toute la vétusté presque couleur encens Comme furtive d’elle et visible […]...

La châtaigneraie Gloire à cette rencontre, en ces fonds de la Marche, Surgissant, après tant de tours et contremarches, D’une châtaigneraie, immense, […]...

Je vivois mais je meurs, et mon cour gouverneur Je vivois mais je meurs, et mon coeur gouverneur De ces membres, se loge autre part : je te prie […]...

Ta royale jeunesse a la mélancolie Ta royale jeunesse a la mélancolie Du Nord où le brouillard efface les couleurs, Tu mêles la discorde et le […]...

Locutions des Pierrots, III Ah! sans Lune, quelles nuits blanches, Quels cauchemars pleins de talent! Vois-je pas là nos cygnes blancs? Vient-on pas de […]...

Sous les villosités violettes Sous les villosités violettes des tartres Les blancs Olympiens ont pris des tons caducs. Et, des arbres sans sève, et […]...

Au Roi Il ne faut pas toujours le bon champ labourer : Il faut que reposer quelquefois on le laisse, Car quand […]...

Au seul souci de voyager Au seul souci de voyager Outre une Inde splendide et trouble – Ce salut soit le messager Du temps, cap […]...

La vieille femme de la lune On a beaucoup parlé dans la chambre, ce soir. Couché, bordé, la lune entrant par la fenêtre, On évoque à […]...

Les accroche-coeurs Ravivant les langueurs nacrées De tes yeux battus et vainqueurs, En mèches de parfum lustrées Se courbent deux accroche-coeurs. A […]...

Sur le bord d’un beau fleuve Sur le bord d’un beau fleuve Amour avoit tendu Un filé d’or tissu d’un excellent ouvraige, Et là tout seul […]...

Ô coeur léger, ô courage mal seur Ô coeur léger, ô courage mal seur, Penses tu plus que souffrir je te puisse? Ô bonté creuze, ô couverte […]...

C’est une folie extrême C’est une folie extrême D’être fidèle en amour. Il faut aimer qui nous aime, Et changer de jour en jour. […]...

Le soleil sur les pierres Sur les rocs, comme au ciel, le monarque du feu Se donne, ici, libre carrière. L’oeil cuit, caché sous la […]...

A M. A. T Sonnet Ainsi, mon cher ami, vous allez donc partir! Adieu ; laissez les sots blâmer votre folie. Quel que soit […]...

Les amours terrestres Nos yeux se sont croisés et nous nous sommes plu. Née au siècle où je vis et passant où je […]...

Gordes, à m’est avis que je suis éveillé Gordes, il m’est avis que je suis éveillé, Comme un qui tout ému d’un effroyable songe Se réveille en sursaut […]...

Ô Toy par qui jour et nuit je soupir Ô Toy par qui jour et nuit je soupire, De qui sans gré la superbe valeur Me fait languir dedans […]...

Baise m’encor, rebaise-moi et baise Baise m’encor, rebaise-moi et baise ; Donne m’en un de tes plus savoureux, Donne m’en un de tes plus amoureux […]...

Mais quelle aveugle loi tellement te maîtrise Mais quelle aveugle loi tellement te maîtrise De prendre un voile noir, égarant tes beaux yeux Des plaisirs, les plaisirs […]...

Le miroir est l’amour, l’âme-soeur de la chambre Le miroir est l’amour, l’âme-soeur de la chambre Où tout d’elle : le lustre en fleur, les bahuts vieux, La […]...

Stances à la châtelaine Madame, c’est moi qui viens. Moi, cela ne vous dit rien! Je viens vous chanter quand même Ce que mon […]...

Mai Depuis un mois, chère exilée, Loin de mes yeux tu t’en allas, Et j’ai vu fleurir les lilas Avec ma […]...

Conseils au bon voyageur Ville au bout de la route et route prolongeant la ville : ne Choisis donc pas l’une ou l’autre, mais […]...

Perce-neige Radieuses apothéoses Du soleil d’or et du ciel bleu, Fraîche gloire des printemps roses, Pourquoi donc durez-vous si peu? Pourquoi […]...

L’eau qui jaillit L’eau qui jaillit de ce double rocher Remplit ce long bassin d’une onde trépillante ; Les frênes, les ormeaux, où […]...

Ah! ce bruit affreux de la vie! Ah! ce bruit affreux de la vie! Et que dormir serait meilleur Dans la terre où le caillou crie Sous […]...

D’un accordant discord s’entrechoquent en moi Sonnet Pour entrée au sujet des saints soupirs, sur l’homme animal et spirituel D’un accordant discord s’entrechoquent en moi Deux […]...