Pierrots, II
Le coeur blanc tatoué
De sentences lunaires,
Ils ont : » Faut mourir, frères! «
Pour mot-d’ordre-Évohé.
Quand trépasse une vierge,
Ils suivent son convoi,
Tenant leur cou tout droit
Comme on porte un beau cierge.
Rôle très-fatigant,
D’autant qu’ils n’ont personne
Chez eux, qui les frictionne
D’un conjugal onguent.
Ces dandys de la Lune
S’imposent, en effet,
De chanter t s’il vous plaît?
De la blonde à la brune.
Car c’est des gens blasés ;
Et s’ils vous semblent dupes,
Çà et là, de la Jupe
Lange à cicatriser,
Croyez qu’ils font la bête
Afin d’avoir des seins,
Pis-aller de coussins
A leurs savantes têtes.
Écarquillant le cou
Et feignant de comprendre
De travers, la voix tendre,
Mais les yeux si filous!
– D’ailleurs, de moeurs très-fines,
Et toujours fort corrects,
(École des cromlechs
Et des tuyaux d’usines).